EPUISE – Le Mayen de Nendaz


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Le livre

Il y a près d’un siècle et demi, de lourds madriers alezans se sont cabrés dans une trouée pour former, par un assemblage sobre et élégant face au vide, une maison qui a pris possession d’un coin du pays, dit Le Bleusy. Puis, au rythme des saisons et des générations, le mayen est devenu domaine, lieu-dit, hameau… Si les romantiques anglais ou allemands chantaient déjà les Alpes depuis une génération ou deux… ce coin reculé du Valais ne s’était encore jamais ouvert aux visiteurs étrangers en quête de simples délassements.

Voulu et imaginé par un homme peu commun, le chalet s’épanouit vite, entraînant dans son éclosion les gens du lieu jusqu’à devenir pôle d’attraction et attraction en soi, enrichissant de la sorte les villages plus que millénaires de Nendaz par sa présence bienfaitrice. Il contribua notablement au développement de la région, puisqu’il fut le noyau d’où partirent nombre d’initiatives modernistes comme l’arrivée de la première ligne téléphonique de Nendaz. Chalet et châtelet, hôtel, salle de jeux, dispensaire et hôpital, il fut tout cela à la fois, avec sobriété. Mais c’est avec cœur qu’il fut aussi, qu’il fut surtout, à l’époque du Kulturkampf qui crispait tant les confessions rivales, lien et trait d’union entre l’aristocratique Neuchâtel protestante et un Valais rude, gaillard et catholique. Accueillant tour à tour des scientifiques de renom et des artistes tels qu’Édouard Jeanmaire et Albert de Meuron, ce lieu est porteur d’une mémoire qui a marqué profondément le destin de la vallée et des habitants de Nendaz.

(Extraits du Prologue)

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