Le livre
Au cours des deux derniers siècles, Neuchâtel a vu éclore un nombre remarquable d’artistes, en particulier de peintres qui ont largement rayonnés au-delà de nos frontières. William Röthlisberger (1862 – 1943) dont on fête cette année le 150e anniversaire de la naissance est de ceux-là.
Né en Suisse alémanique, le peintre passe sa jeunesse à Neuchâtel et surtout à Thielle dans le vaste domaine familial bordé par le lac et la rivière. Un univers qui, pendant soixante ans, sera la source quasi unique de son inspiration.
Adolescent et orphelin, baccalauréat en poche, Röthlisberger part pour Paris et ses ateliers. Initié très tôt à l’art par sa mère, puis fort des encouragements de son maître de dessin au Gymnase, Fritz Landry, il acquiert une solide formation aux académies Julian et de la Grande Chaumière. A 26 ans, il produit ses premières toiles majeures, vouées au lac et à ses travailleurs, les Barquiers déchargeant des pierres et Le grand filet, deux chefs-d’œuvre qui, aujourd’hui encore, frappent par leur audace, leur lumière, leur vérité. Montrées dans plusieurs expositions prestigieuses en Europe, elles figurent parmi les fleurons du Musée de Neuchâtel.
Au tournant du 20e siècle, le style de Röthlisberger évolue. Ouvert aux courants de son temps, il accentue sa couleur et libère sa touche. Malgré ses voyages en Italie et en Orient, ses longs séjours en France, il reste fidèle à ses thèmes favoris, la riche nature et l’infini de l’Entre-deux-Lacs, l’harmonie d’un monde actif, paisible et équilibré.