Le livre
Au nom de la loi !… Que de policiers de fiction ont prononcé cette réplique définitive. Mais pour donner du sens à ces quelques mots, il faut au moins une loi, une police, une prison. De fil en aiguille, d’enquêtes en jugements, se sont imposés les systèmes judiciaire et policier vaudois : juge d’instruction, enquêteur, médecin légiste, psychiatre, criminaliste. Des fonctions banales aujourd’hui, mais somme toute assez récentes.
Le livre plonge dans cette société sans police du XIXe siècle et raconte la création de la « sourdine », première police secrète composée alors de cinq bras : un transformiste, un ancien maton et un chef manchot. Et sa cohorte de gendarmes et de voleurs, parfois alcooliques, souvent attachants : « Traclette », « Trois décis », Henri Quidort le gamin qui volait des tuyaux, Bébert et sa « darone », Arthaud l’effronté qui « roussissait les gondesses »…
Tous ceux qui, à l’époque, ont traqué la pègre, parfois jusqu’à la mort, ont contribué à repousser plus loin l’ombre du doute, sans jamais parvenir à l’effacer complètement. Le XIXe siècle est celui de l’aveu, qu’on croit alors être la reine des preuves. Le XXe siècle se veut celui de la preuve scientifique, jugée moins contestable que la mémoire humaine et que les méandres de la conscience.
L’évocation de chaque progrès du système judiciaire est ponctuée de petites nouvelles policières, qui semblent couler de la plume d’un écrivain fantasque. Ce ne sont que les tristes faits divers qui ont émaillé les gazettes locales. Ils illustrent l’ingéniosité des truands, toujours en avance d’un pas sur les lourdeurs d’un système qui titube. On y côtoie la pègre colorée d’une bourgade urbaine comme il y en avait partout, avec ses odeurs fétides et ses pavés gluants, ses « dames des brouillards » et leurs « joyeux », de jeunes apaches crâneurs et analphabètes qui jactent l’argot, et des victimes qui geignent en patois.
Olivier Robert
Après des études commencées en police scientifique et terminées en Lettres à l’Université de Lausanne, il travaille comme assistant en histoire au FNRS et crée le Service des archives de l’Université de Lausanne. Animé par le goût de l’écriture, il se consacre à sa passion pour les XIXe et XXe siècles, au travers d’études en histoire sociale et culturelle. Collaborateur durant huit ans de la Radio suisse romande – Espace 2, il a eu l’occasion d’y exercer l’art de la vulgarisation scientifique. De 2010 à 2014, il assume les fonctions de conservateur du Château de la Sarraz. Il est l’auteur de livres sur des sujets aussi divers que Benito Mussolini, les professeurs d’université, l’Orchestre de chambre de Lausanne, le théâtre ou l’opéra, et d’articles sur l’archivistique, l’art lyrique ou l’histoire de la bière.
Informations pratiques
Editeur | Editions Château & Attinger |
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Prix de vente | 32 CHF |
Pages | 224 |
Dimensions | 160 X 240 mm |
Parution | Juillet 2025 |
EAN13 | 9782882563538 |